- SECOURS SANITAIRES
- SECOURS SANITAIRESSECOURS SANITAIRESL’accident est, par définition, un événement fortuit, dommageable, tant sur le plan matériel (destruction) que sur le plan humain (victime). Ce dommage peut être individuel ou collectif, quelle que soit son origine (accident du travail, accident domestique, accident du trafic, accident de loisirs...), et suppose une réaction institutionnelle du groupe social auquel appartiennent la ou les victimes: c’est le secours au sens très global du terme.Ces opérations de secours comprennent classiquement deux phases distinctes.La première phase est assez spécifique du type d’accident survenu; elle consiste dans la suppression du danger et «l’extraction» de la victime du milieu agressif où elle se trouve; c’est le secours en mer, en montagne, c’est la désincarcération d’une victime coincée dans un véhicule, le retrait d’une atmosphère toxique; c’est le sauvetage-secours, principe en fonction duquel se sont constitués un certain nombre de corps constitués, chargés de l’organisation et de la réalisation de ces secours.La seconde phase est la dispense de soins dans la mesure où la victime a subi au cours de l’accident des lésions corporelles.Pendant très longtemps, l’essentiel de ces soins n’a été réalisé qu’en milieu hospitalier où la victime était transportée le plus rapidement possible. Depuis une vingtaine d’années, on insiste de nouveau sur la nécessité d’effectuer des soins rapides et adaptés qui puissent avoir lieu sur le site même de l’accident et se poursuivre pendant l’évacuation: c’est le concept des secours sanitaires ou des secours médicalisés. Cette nécessité repose sur deux principes; le premier est de préserver le pronostic vital: nombre de blessures, faute de soins immédiats, peuvent s’aggraver très vite et entraîner le décès avant l’arrivée à l’hôpital; le second est d’améliorer le pronostic fonctionnel, c’est-à-dire de limiter les séquelles qui pourraient apparaître en laissant évoluer certaines lésions.Les secours sanitaires représentent donc l’ensemble des techniques de soins qui peuvent être appliquées par des équipes de secouristes non médicales et qui vont précéder les techniques de soins réalisées, elles, uniquement par des équipes médicales.Les techniques sont relativement standardisées. Elles comportent: le dégagement, le relevage et l’installation sur un moyen de portage (brancards, civières, etc.) pour le transfert du blessé auxquels est associée la protection thermique; l’immobilisation et la protection des lésions ostéo-articulaires, musculaires, pénétrantes ou non (fractures, entorses, luxations, plaies, écrasements, fracas de membres...); l’hémostase des lésions génératrices d’hémorragies externes (pansement compressif, garrot...); l’assistance ventilatoire, qui peut aller des attitudes à minima (libération des voies aériennes) jusqu’à l’intubation et la ventilation contrôlée; l’abord veineux et la perfusion qui servira de vecteur aux médicaments, aux solutés utilisés pour le traitement du choc hémorragique; l’assistance circulatoire avec le massage cardiaque externe, la cardio-version (choc électrique) et l’entraînement électro-systolique; le drainage des épanchements liquidiens et aériens (pneumothorax, hémothorax) et la vidange de certaines cavités (vidange gastrique, vésicale); la sédation pharmacologique, qu’elle se fasse par voie intraveineuse (antalgique) ou par inhalation (mélange oxygène et protoxyde d’azote); enfin, dans certains cas, la prise en charge psychologique des blessés légers impliqués psychiquement dans l’accident.Les médecins qui participent à des secours médicalisés appartiennent aux services mobiles d’urgence et de réanimation (S.M.U.R.) et ont reçu une formation spéciale (médecine d’urgence, oxyologie ou réanimation préhospitalière); il s’agit en fait plus d’équipes médicales (un médecin, un personnel para-médical infirmier et un conducteur d’ambulance) que de médecins agissant isolément. Actuellement, en France, deux structures participent à cette médicalisation des secours: les S.M.U.R., émanations des hôpitaux publics, et les médecins des services départementaux de secours (sapeurs-pompiers).Les matériels utilisés sont spécialement étudiés et conçus pour tenir compte des exigences de travail sur le site; ils sont autonomes (sur le plan de l’énergie motrice), portables et résistants; ils font partie de la dotation des ambulances de réanimation. Leur conditionnement comme leur emploi et leur entretien doivent obéir à des règles précises.Ces secours sanitaires ou secours médicalisés doivent faire l’objet d’une organisation très spécifique pour être pleinement efficaces: centralisation des appels et analyse de la demande; engagement rapide des moyens mobiles qui doivent comporter deux volets, un volet non médical (secouriste) et un volet médical; analyse et coordination des actions à entreprendre sur le terrain; homogénéité des protocoles thérapeutiques; transport vers des structures hospitalières préalablement informées pour préparer l’accueil, voire choisies en fonction de la qualité de leur plateau technique, pour tenir compte des nécessités thérapeutiques.Ce système de secours médicalisés qui est actuellement généralisé en France a tendance à s’organiser de la même façon dans grand nombre de pays européens (Espagne, Italie, Allemagne, Belgique); il s’oppose à la conception des secours en vigueur dans les pays anglophones pour laquelle les médecins ne participent pas aux secours sur les lieux de l’accident.Ce système, qui a fait la preuve de son efficacité dans les urgences quotidiennes, mérite cependant un ajustement particulier dans les urgences collectives et les catastrophes pour tenir compte de l’inadéquation des moyens existants à la situation du moment.
Encyclopédie Universelle. 2012.